Les présidents du Racing
Mis en ligne le 28 janvier 2006 - Dernière mise à jour le 3 décembre 2023 - Temps de lecture : 6 minutes.
Les présidents de la commission football du RCF
Les premiers présidents recensés du Racing sont ceux de la commission football du Racing Club de France, qui étaient élus en début de chaque saison par les membres de la section. On peut citer (sans être exhaustif) Langillier, Goubeau, T'Kindt, mais surtout Lucien Choine, qui a tenu le rôle depuis 1907 jusqu'au milieu des années 1920. Après avoir été un éphémère joueur en équipe "inférieure" du Racing, il a ensuite été un dirigeant typique des débuts du football : président de la section football du RCF bien sûr, mais s'occupant aussi à l'occasion des entraînements, arbitrant des matches quand il le fallait, et prenant part à des commissions dans les instances (à l'USFSA d'abord, à la FFFA ensuite). Il a été le premier membre de la section football a recevoir une médaille d'or du Racing, et à son décès au début des années 50 le Racing Club de France lui a rendu hommage en donnant son nom à ce qui était alors le terrain d'honneur de football du stade Du Manoir.
Les présidents du RC Paris
Le RC Paris professionnel des années 30 à 60 a connu deux présidents emblêmatiques, qui étaient (aussi) d'anciens joueurs du Racing Club de France devenus dirigeants, et étaient surtout des passionnés totalement attachés aux couleurs ciel et blanches.
Jean Bernard-Levy en 1935-1936 |
André Dehaye en 1946-1947 |
Le (premier) retour à la section football du RCF
Redevenu la section football du RCF omnisports, ce dernier était présidé par Roger Danet, auquel a succédé en 1968 Roger Ménard, qui était un ancien joueur du Racing-football en amateur (les noms des présidents de la section football sur cette période n'ont pas - encore - été retrouvés).
L'époque Matra et son prolongement
Le chef d'entreprise Jean-Luc Lagardère a été à l'origine de la seconde période professionnelle du Racing. Président de la société Matra, qui opérait dans différents domaines industriels mais avait aussi investi la course automobile avec succès, il a repris en 1982 le Paris FC en division 2 et l'a fait fusionner avec la section football du RCF en 1983 pour rebâtir le Racing Club de Paris, qui était le grand club de sa jeunesse. Disposant d'une puissance financière énorme, son objectif était d'en faire un grand club européen en dix ans. Il se lança pour cela dans une politique de recrutement de vedettes à partir de 1985, en offrant des salaires mirobolants. Revenu en division 1, le Racing (rebaptisé un moment Matra Racing) accumula les déceptions sportives, malgré les sommes énormes investies. Lassé de ces échecs, mais aussi d'une certaine forme de rejet de la part du monde du football, Lagardère se désengagea en 1989.
Au départ de Lagardère, c'est Jean-Louis Piette, cadre de Matra et numéro deux du club précédemment, qui devint président avec un an de budget laissé dans les caisses, et l'objectif de trouver une façon de (sur)vivre ensuite. C'est donc lui qui était en charge lors du dernier fait d'armes national du Racing, la finale de coupe 1990, malheureusement perdue et accompagnée d'une relégation en division 2. Ne réussissant pas à trouver des sponsors ou à obtenir une subvention de la mairie de Paris, il pris la décision, unique dans le football moderne, de rétrograder volontairement en division 3 pour éviter la faillite. Et il réussit finalement en 1991 à obtenir le soutien du Conseil Général des Hauts-de-Seine, faisant prendre un virage historique au Racing, qui avait toujours été "de Paris" en version professionnelle, mais avait été rejeté par la capitale et devenait maintenant porte-drapeau du 92. Malgré des moyens redevenus importants, il ne parvint pas à ramener le club en division 2, perdit de fait le statut pro en 1992, mais perpétua une remarquable politique de formation qui entraîna la récompense de meilleur club formateur en 1995. C'est un club parfaitement sain qu'il laissa en 1995, quand le RCF en (re)prit le contrôle. Il a continué ensuite à jouer un rôle dans le football, au sein de la Fédération Française.
Le (second) retour à la section football du RCF
Avec le retour du club dans le giron du RCF, c'est le principe des dirigeants issus du sérail qui a logiquement repris, avec la nomination comme président de section de Claude Buzier, un ancien joueur ciel et blanc dans les années 70. Malgré des moyens limités, il a ramené le club dans l'élite amateur (le National), et a créé la Société Anonyme à Objet Sportif (devenu Société Anonyme de Sport Professionnel ultérieurement) pour faire entrer le Racing dans un fonctionnement moderne pour les clubs amateurs ambitieux où une Société gère l'équipe première et permet à des partenaires de venir investir et en prendre le contrôle, la base amateure restant gérée par l'association support (le RCF). Il n'a toutefois pas réussi à trouver les partenaires escomptés dans un premier temps, mais a mené le dossier de candidature du Racing au statut de club résident du Stade de France après la coupe du monde 1998, qui a débouché sur un demi-succès : le ticket a été attribué au Red Star, mais le Racing a été autorisé à être co-résident occasionnel (ce qui ne se concrétisa finalement jamais pour les audoniens comme les ciels et blancs, au vu de leurs échecs sportifs les années suivantes). Il réussit finalement en 1999, après une montée en Division 2 ratée sur le fil, à décrocher les investisseurs prêts à ramener le Racing en Division 1, qui prirent donc le contrôle de la SAOS.
L'époque de la cohabitation SASP / association
Le nouveau patron fut alors Gilles Dumas, issu du monde de la communication, et qui affichait avec plusieurs partenaires le projet de ramener le Racing en Division 1 et évoluer effectivement au stade de France. Son action fut un succès en termes d'images dans un premier temps : débauchage de sponsors de premier plan (France Telecom notamment), reprise du nom de RC Paris qui contribua à ce que l'on (re)parle du club dans la presse nationale, organisation d'un match de coupe contre Monaco au Stade de France et diffusé en direct sur TF1... mais les résultats sportifs ne suivirent pas, l'équipe n'arrivant pas à monter en Division 2 pour commencer, malgré les sommes importantes investies et les nombreux joueurs d'expérience recrutés. Le club se retrouva finalement en difficulté financière en 2002 et rétrogradé en CFA par la DNCG en fin d'exercice, ce qui signa le départ de Gilles Dumas, qui céda le contrôle de la SAOS à d'autres investisseurs.
Le président suivant fut Denis-Marie Cintura, par ailleurs président de la Fédération de full-contact et lié au FC Nantes avec lequel le Racing était censé se rapprocher. Ayant eu la lourde tâche de rétablir la situation financière du club, il a à son actif deux remontées en National sur le terrain qu'il a fallu aller défendre devant la DNCG pour les faire valider. Il réussit à convaincre l'instance fédérale la seconde fois, mais le club replongeat dans une énorme crise les semaines suivantes et un conflit ouvert s'ouvrit alors entre l'association (le RCF) et lui, le conduisant à céder le club à de nouveaux repreneurs à l'automne 2004.
Le Racing fut alors présidé plusieurs mois par Raymond Jeanrenaud, un homme d'affaires suisse. Il paraît qu'il n'était pas prévu qu'il occupe cette fonction, mais dut le faire après le décès accidentel du vrai promoteur de la reprise du Racing. Ayant hérité d'une situation difficile, il ne parvint pas à rétablir les finances du club, et a finalement pour passif la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce en juin 2005. Elle entraînait pour lui une interdiction d'exercice de la fonction de président par la Fédération, mais il n'était de toute façon pas dans ses intentions de continuer après la disparition de la SASP.
Le (troisième) retour à la section football du RCF
Jean-Michel Jaquot, ancien tennisman et Racingman depuis des décennies, président de l'association sous la SASP, a dirigé avec Bruno Texier (qui sponsorisait jusqu'ici les amateurs), le club après la liquidation de 2005. Il a à son actif d'avoir mené avec succès la contestation de l'exclusion des championnats nationaux prononcée par la DNCG, permettant au Racing de rester en championnat de France amateur ensuite. Il a surtout remis le club sur les rails d'une existence normalisée et appaisée après les expériences compliquées des trois précédentes présidences.
Après la sortie du football du RCF
Marc Eisenberg, président de société, a investi dans le club et pris la présidence de la nouvelle SASP durant une saison, en 2007-2008. Affichant des ambitions de remontée vers le championnat professionnel, il a jeté l'éponge au bout de quelques mois, officiellement en raison du manque de soutien du Conseil Général à son projet.
Le duo Jean-Michel Jaquot / Bruno Texier a repris ensuite la direction du club pendants plusieurs saisons, le second devenant président de la SASP.
Le relais a ensuite été transmis à Denis Marsault, chef d'entreprise, président de la SASP en 2010-2011, puis Hervé Street, directeur de société, de 2011 à 2018, et enfin Patrick Norbert, ancien acteur et ex-patron du SCO Angers, depuis 2018.
Sources des informations : presse de l'époque avant les années 80 (ensuite, le parcours est contemporain de l'auteur).