Des débuts aux années 60 (dernière mise à jour juillet 2009) Equipe historique du football hexagonal, le Racing est né à la fin du 19ème siècle, quand le RC France créa une section football pour l'engager dans le championnat USFSA. Le Racing a participé plus tard à la première Coupe de France, puis au premier championnat professionnel. Il est alors devenu le Racing Club de Paris, et a connu sa période la plus glorieuse (un titre et cinq coupes) sous ce nom, avant de disparaître de la scène professionnelle à la fin des années 60... [Les débuts] [Le professionnalisme] [La chute] (rubriques associées : des années 70 à aujourd'hui pour la seconde partie de l'histoire, les archives par saison pour le bilan chiffré saison par saison, le détail des effectifs, des résultats et des classements).
Les débuts Le Racing Club de France, club omnisports se consacrant d'abord principalement à l'athlétisme, a été fondé en 1882.
Le Racing Club de France engagea une équipe de football dans ce championnat à partir de 1897. La compétition ne se confina plus à la capitale à partir de 1899, concernant un nombre de clubs croissant. Elle comportait désormais une première phase par zones géographiques, puis une phase finale nationale.
Le Racing remporta pour la première fois la phase parisienne en 1902, après avoir battu United en match d'appui. Il se débarassa alors du HAC en demi-finale nationale, et se vit opposer le RC Roubaix en finale. Il fut battu 4-3 après prolongation, et laissa donc le titre de champion à son adversaire. Le Racing s'adjugea à nouveau la phase parisienne en 1903, et après avoir écarté l'UAM Caen en demi-finale nationale, il retrouva Roubaix en finale. Le duel fut encore plus serré que la première fois puisqu'il fallut deux matches pour départager les deux finalistes, mais ce sont une nouvelle fois les roubaisiens qui obtinrent le titre de champion. Le Racing attendit quatre ans pour remporter à nouveau la phase parisienne, et se qualifia une nouvelle fois pour la finale nationale (en battant l'OM en demi-finale), où il retrouva encore Roubaix ! Mais la troisième tentative devait être la bonne pour les bleus et blancs, qui l'emportèrent 3-2 et furent donc enfin sacrés champions USFSA (la saison détaillée, les archives). A ce moment, d'autres fédérations avait été créées, organisant chacune une compétition de football, et une épreuve opposait les différents champions en fin de saison : le Trophée de France. Mais le Racing ne put malheureusement pas y participer car l'USFSA le boycottait à cette époque. Les Racingmen et les roubaisiens se retrouvèrent une quatrième fois en finale nationale l'année suivante (!), mais ce sont ces derniers qui prirent leur revanche et remportèrent le titre. Le Racing atteignit une dernière fois la finale nationale en 1911 (comme à chaque fois qu'il avait remporté la phase parisienne en définitive), et pour une fois son adversaire ne fut pas Roubaix, mais le Stade Hélvétique de Marseille, qui s'imposa à l'issue d'un match serré. En 1917, le Racing fut un des 48 participants de la première édition de la Coupe de France. Après avoir éliminé Le Vézinet, le Havre AC et le CA Paris, il tomba en quart de finale contre l'AS Française, par 4 buts à 2.
Après la guerre, le dernier championnat USFSA se joua en 1918-1919, où le Racing remporta la phase parisienne mais fut sorti par le HAC en quart de finale de la phase nationale. Ensuite, les diverses fédérations existantes se fondirent dans la Fédération Française de Football Association (la future FFF), qui décida d'organiser des championnats régionaux et de ne garder que la Coupe comme épreuve nationale. Le Racing rejoignit donc la Ligue de Paris, où il fut logiquement mis en première division (division d'honneur) avec les meilleurs clubs des précédentes fédérations. Ce championnat se joua en deux groupes au début : le Racing termina en tête du sien en 1920, mais s'inclina en finale contre le vainqueur de l'autre : le Red Star, qui fut donc sacré champion de Paris.
Le renouveau ciel et blanc se traduisit toutefois par le titre de champion de Paris en 1931, et un second d'affilée, accompagné d'une demi-finale de coupe, en 1932. Le professionnalisme
A la création du championnat professionnel en 1932, le Racing était donc revenu parmi les meilleurs clubs français et comptait d'ailleurs de nombreux internationaux dans ses rangs. Son président Jean-Bernard Levy souhaitait franchir ce pas, mais le professionnalisme était contraire aux principes du RCF, ardent partisan de l'amateurisme et de l'olympisme. Il décida alors, avec l'accord du comité directeur du RCF, d'émanciper l'équipe : une nouvelle association fut créée, appelée Racing Club de Paris, qui s'inscrivit dans le championnat professionnel en portant les mêmes couleurs bleu et blanches du Racing et en étant chez elle à Colombes (tout en jouant finalement la plupart de ses matches de championnat au Parc des Princes), mais sans être la section football du Racing Club de France désormais. Le RCP restait bien évidemment lié au RCF, notamment par la gestion de ses équipes amateur.
En se lançant dans cette nouvelle aventure, le Racing avait soif de titres. Troisième du championnat en 1933 et 1935 (mais assez détaché de la première place), il dut attendre 1936 pour parvenir à ses fins, à l'issue d'une saison mémorable. Entraînée par l'anglais Kimpton et ayant adopté la nouvelle tactique du WM (3-2-2-3), l'équipe était distancée de cinq points par Lille en janvier, mais aligna ensuite les victoires pour prendre la tête du classement en avril.
Parvenu au sommet du football français, le Racing ne réussit pas à conserver son titre de champion la saison suivante. Perturbée par des problèmes internes, l'équipe était neuvième à mi-parcours, avant de finir à nouveau le championnat en trombe, mais une défaite au Red Star lors de l'avant-dernière journée l'écarta de la course à la première place, et elle s'échoua finalement à un point de Marseille et Sochaux. Le Racing se méla encore à la lutte pour le titre en 1938-1939, mais alors qu'il était leader à la fin de l'hiver, il ne réussit pas à conserver sa place et finit à nouveau troisième. Il ne rata cependant pas sa saison, puisqu'il réussit en même temps à se hisser en finale de la coupe, contre Lille. Ce match se joua en une mi-temps, le temps pour le Racing d'ouvrir le score puis d'ajouter deux nouveaux buts après l'égalisation nordiste. Il ne se passa plus grand chose après la pause, et les bleus et blancs purent donc soulever la coupe pour la seconde fois de leur histoire. La saison suivante se joua sur fond de guerre, qui venait d'éclater entre la France, l'Angleterre et l'Allemagne. Les clubs furent amputés de nombreux joueurs, mobilisés, mais un championnat divisé en trois groupes fut quand même organisé. La finale, qui devait se jouer en juin, n'eut jamais lieu après l'effondrement soudain des armées alliées et l'entrée des allemands sur le territoire. Mais la coupe avait eu le temps d'aller à son terme, et le Racing - tenant du titre - s'était à nouveau qualifié pour la finale, où il dut affronter Marseille. Les deux équipes purent compter à cette occasion sur plusieurs de leurs joueurs mobilisés, qui bénéficièrent d'une permission pour cet évènement. Les provençaux ouvrirent la marque en début de match, mais le Racing égalisa peu après, avant de prendre l'avantage à vingt minutes de la fin. Le club remportait ainsi sa troisième coupe en cinq ans, dans un contexte empêchant bien sûr de profiter pleinement de cette joie. Il s'agissait de la dernière du président Levy, qui mourut au front quelques semaines plus tard... Le football continua pendant l'occupation allemande, et le Racing vivota mais ne fit pas d'éclat dans les championnats organisés (qui ne comptent pas aujourd'hui dans les palmarès officiels) ou en coupe. Après le débarquement de normandie, la première saison "libre" se joua en 1944-1945, avec un championnat tout de même encore divisé en deux groupes, où le Racing termina sixième du groupe Nord. Mais il s'illustra une nouvelle fois en coupe, où il parvint en finale contre Lille. Celle-ci se joua deux jours avant l'armistice, et vit les Racingmen surpasser leurs adversaires, qui furent sèchement battus 3-0. En remportant sa quatrième coupe en moins de dix ans, le Racing était devenu un vrai spécialiste de l'épreuve. Il était alors seulement devancé par Marseille et le Red Star au palmarès, avec six et cinq victoires respectivement à ce moment. Le championnat de division 1 retrouva sa vraie formule la saison suivante, et le Racing fit partie des dix-huit clubs qui y furent admis.
La regression de l'équipe en championnat se concrétisa par une descente en division 2 en 1953, malgré un effectif toujours aussi riche en internationaux. Mais le Racing remonta dès l'année suivante. Il entama alors un retour progressif vers les premières places : huitième en 1955, sixième en 1956, quatrième en 1957, neuvième en 1958, avant de retrouver le podium à partir de la saison 1958-1959. Lors de cette dernière, le Racing mena le championnat pendant la première moitié de la saison mais baissa de rythme ensuite et finit troisième. Il termina la saison suivante au même classement, mais sans avoir réellement disputé le titre avec Reims, qui termina loin devant. Les ciels et blancs établirent toutefois à cette occasion un record qui tient toujours : celui de la meilleure attaque sur une saison, avec 118 buts ! Il faut dire que les ciels et blancs s'appuyaient entre le milieu des années 50 et le début des années 60 sur un jeu ultra-offensif qui leur valut régulièrement la place de meilleure attaque du championnat. Avec près de 20 000 spectateurs de moyenne au Parc chaque saison, le Racing était par ailleurs - et de loin - le club faisant les meilleures affluences en championnat.
Revenu au sommet, il échoua ensuite deux fois d'un cheveu dans la conquête du titre. En 1960-1961, l'équipe livra toute la saison un duel sans merci avec Monaco. A quatre journées de la fin, les ciels et blancs écrasèrent l'équipe de la principauté par 3-0 et repassèrent en tête. Mais ils piétinèrent ensuite, et Monaco s'adjugea finalement le titre d'un petit point en gagnant à Strasbourg la dernière journée alors que le Racing était tenu en échec au Havre. Le coup passa encore plus près en 1961-1962, où le Racing n'avait jamais occupé la première place dans la saison, mais était quand même à la lutte pour le titre avec deux adversaires avant la dernière journée. Nîmes devançait alors d'un point Reims et le Racing et avait son avenir au bout des pieds, mais il s'inclina contre le Stade Français, laissant la voie libre à ses deux concurrents. Le Racing gagna à Monaco 2-1, et Reims l'emporta à Strasbourg 5-1 :
En parallèle à ce retour aux sommets dans le championnat, le Racing ne connut par ailleurs plus aucune réussite en coupe. Après la finale de 1950, les ciels et blancs n'allèrent jamais plus loin que les quarts de finale, atteints seulement trois fois (en 1951, 1959 et 1961). La chute Après s'être approché si près du titre, le Racing dégringola de façon soudaine et surprenante, et fut relégué en deuxième division en 1964. Le club fut par ailleurs invité en 1963 à participer à la Coupe des Villes de Foires - l'ancêtre de la Coupe de l'UEFA. Il fut éliminé d'entrée par le Rapid de Vienne, dans ce qui reste aujourd'hui l'unique apparition du Racing en coupe d'europe. Il est paradoxal qu'elle ait coïncidé avec la chute du club. Contrairement à ce qui s'était passé lors de la descente précédente en 1953, le Racing ne remonta pas cette fois-ci, et continua au contraire à s'enfoncer, pour finir dix-septième en 1966. Le public, nombreux mais versatile lorsque le Racing jouait le titre, ne suivit pas : les affluences de la saison 1965-1966 tombèrent ainsi à 2 000 spectateurs de moyenne à partir d'octobre. La situation financière se dégrada considérablement, à une époque où les recettes guichet constituaient la principale ressource des clubs. Le président Dehaye engagea alors de son propre chef des négociations avec le président Laurent de Sedan (Division 1), en vue d'une fusion. Il était persuadé qu'il s'agissait de la seule issue pour éviter que le RCP n'en arrive à devoir abandonner le professionalisme. Malgré de vives oppositions dans le club quand il révéla son projet, il réussit à rallier la majorité au conseil d'administration du Racing, puis obtint l'accord du groupement professionnel (ancienne ligue nationale) début juin 1966. L'accord entre les deux clubs prévoyait de jouer alternativement à Paris et Sedan, mais l'assemblée générale suivante du groupement remit tout en question, les dirigeants du Stade Français ayant pointé que les réglements ne l'autorisaient pas. Le bureau fédéral s'en mêla aussi, en rappelant que deux clubs de ligues régionales différentes ne pouvaient fusionner. L'affaire semblait enterrée, mais les deux présidents décidèrent d'aller au bout de leur idée d'un club "sedano-parisien" en adoptant une solution ne passant plus par une fusion : le RC Paris abandonna tout simplement le championnat professionnel, et Sedan changea son nom en RCP-Sedan, accueillit Dehaye dans son comité directeur, et recruta trois joueurs du Racing. Il ne faut donc pas s'y tromper : le RCP-Sedan n'était rien de plus que Sedan, l'équipe joua là-bas, ne changea pas de couleurs, et ne fut jamais assimilée au Racing à l'époque... D'autant moins que le RCF prit en fait immédiatemment et officiellement la suite du RCP en championnat amateur. L'espoir de Sedan dans cette histoire était de pouvoir franchir un palier avec ce nouveau nom et la présence de Deshaye. Et s'il n'était plus possible d'alterner les matches à domicile chez lui et à Paris dans la même saison, le club envisagea à la place de délocaliser tous ses matches au Parc une saison sur deux ! Il obtint pour cela une autorisation du groupement en fin de saison 1966-1967... mais les dirigeants sedannais renoncèrent au projet quelques semaines après. L'idée bien mince que le RCP-Sedan puisse redonner - même à moité - un club de D1 à Paris disparut dès lors. Il obtint de bons résultats en terminant dans la première partie du classement plusieurs saisons, puis Sedan reprit son appellation en 1970. Ce fut alors la fin du RCP en tant que nom, mais il avait disparu en tant que club en 1966. Heureusement, le flambeau ciel et blanc avait alors continué à vivre sous la bannière du Racing Club de France aux échelons inférieurs... La disparition du Racing du paysage professionnel avait par ailleurs précédé d'un an celle du Stade Français (alors que le CA Paris avait jeté l'éponge quelques années plus tôt). Le vide créé dans la capitale - le Red Star était en D1 mais reste un club banlieusard - amena des personnes à vouloir monter un autre club parisien à la fin des années 60. C'est ainsi que naquirent le Paris FC et le PSG (ainsi que le Paris-Neuilly, devenu Paris-Joinville puis disparu), qui doivent sans doute indirectement leur existence à la chute du Racing et du Stade... |